. Sans-verser-dans-la-mise-en-abîme, est plus seulement plausible ou probable mais certaine, en raison de la force d'inertie acquise collectivement par l'humanité sous le fouet du mode de production capitaliste, dont la déclamation du Choeur dans l'Antigone de Sophocle annonçait les prodromes Ce faisant, et grand bien lui fasse, les hommes constatent qu'ils ne vivent pas hors-sol ? tant s'en faut ?, mais au contraire que leur être, social, et notamment technologique, est profondément enraciné dans la nature Que la production active de la négation de la vie, ou plutôt d'une vie bonne pour une grande majorité de l'humanité, n'est pas une écume indéfiniment contrôlable et manipulable mais qu'elle affecte en profondeur, aux plans temporel et spatial, cet enracinement Quand bien même elle peut répugner à le considérer ou persévérer à le faire, l'humanité n'est pas un pur esprit, ni une matière brute mais un pli qu'elle peut, de son propre chef suturer sur lui-même, c'est-à-dire nier. L'humanité fait donc partie de la nature, dans laquelle elle n'est pas, comme le disait Descartes dans la sixième de ses Méditations métaphysiques, de l'âme par rapport au corps, comme un pilote en son navire. L'homme n'est pas, selon le mot de Spinoza, « un empire dans un empire » mais un mode fini, ce qui ne veut pas dire impotent ou borné, dans un univers physique, une nature qui ne le sont pas moins et dont il est présomptueux d'anticiper les capacités de résilience. La responsabilité de l'humanité, au sens d'une obligation est de respecter la nature, non pas comme un sanctuaire, mais parce que, selon la juste remarque de F. Bacon, on ne lui commande qu'en lui obéissant. Et cette obligation est peut-être le respect de l'humanité par elle-même et vis-à-vis d'elle-même, de ne pas accepter comme une fatalité ? qu'elle n'est pas ?, son fractionnement sa segmentations en une pluralité de sous-humanités jetables ou superflues

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